🔥 L’article en bref - Qu’est-ce que le syndrome des jambes sans repos ?
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR), aussi appelé maladie de Willis-Ekbom ou encore syndrome d’impatiences musculaires de l’éveil, est un trouble neurologique caractérisé par un besoin impérieux de bouger les jambes. Ces mouvements périodiques des membres inférieurs s’accompagnent très souvent de sensations désagréables (picotements, fourmillements, tiraillements, impression de décharges électriques). Les personnes atteintes par le SJSR ressentent cette envie irrésistible de bouger leurs jambes, surtout lorsqu’elles sont au repos, assises ou couchées. C’est pourquoi le syndrome des jambes sans repos se manifeste particulièrement le soir et la nuit. Dans les cas graves, le SJSR affecte la vie sociale et professionnelle, car la personne veut éviter les situations impliquant une immobilité prolongée.
Qui est concerné par le syndrome des jambes sans repos ?
Le SJSR touche environ 5 % à 10 % des adultes, en particulier les populations d’origine européenne. En France, il est estimé que 8,5 % de la population est concernée, avec environ 2 % des Français présentant des symptômes plusieurs fois par semaine. Côté parité, les femmes sont deux fois plus susceptibles de souffrir du SJSR que les hommes.
Plus fréquent chez les adultes, le SJSR peut se manifester à tout âge. Les premiers symptômes de la maladie de Willis-Ekbom apparaissent généralement après 50 ans. Cependant, 38 à 45 % des adultes atteints du SJSR ont décrit un début des symptômes avant l’âge de 20 ans. L’âge moyen d’apparition du syndrome d’impatiences est donc de 27 ans.
Enfin, le SJSR est assez fréquent chez les femmes enceintes (20 à 30 %), généralement au cours du dernier trimestre. Il tend à disparaitre après l’accouchement, mais peut persister.
Comment ne pas confondre le SJSR chez l’enfant avec les douleurs de croissance ?
Bien que moins courant, le SJSR touche aussi les enfants. En revanche, il est souvent mal diagnostiqué, car confondu avec des douleurs de croissance ou un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH).
Pour différencier le SJSR de douleurs de croissances, soyez attentifs à la description des sensations ressenties par l’enfant. Dans le cas de SJSR, les enfants peuvent utiliser des termes imagés pour décrire leurs impatiences, comme « fil électrique » ou « araignée sous la peau ».
Ensuite, demandez à l’enfant, quand apparaissent les sensations indésirables dans les jambes. Si les douleurs de croissance surviennent généralement pendant la journée, le SJSR se manifeste plutôt le soir ou la nuit. De fait, un enfant atteint de SJSR peut chercher à retarder l’heure du coucher par tous les moyens pour éviter l’apparition des symptômes.
Enfin, le SJSR est souvent aggravé par l’immobilité prolongée, en position assise ou couchée. Demandez à l’enfant s’il ressent ces sensations après être resté assis longtemps, par exemple à l’école ou en voiture.
Manifestations et symptômes de l’impatience dans les jambes
Les manifestations et symptômes de l’impatience dans les jambes sont souvent mal compris. Et, si les symptômes sont généralement pires au repos, le soir ou la nuit, leurs manifestations sont les suivantes, de nuit comme de jour :
- Mouvements périodiques des membres inférieurs.
- Envie irrésistible et urgente de bouger les jambes, souvent accompagnée ou causée par des sensations désagréables.
- Sensations désagréables dans les jambes, appelées « impatiences » : décrites comme des picotements, des fourmillements, des décharges électriques ou des douleurs.
Ces symptômes sont généralement soulagés, au moins temporairement, par le mouvement, comme la marche, les étirements ou le massage des jambes.
Étant pires le soir, les symptômes du syndrome des jambes sans repos peuvent entraîner des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes et un sommeil perturbé. En définitive, une fatigue diurne qui s’intensifie et des insomnies qui perdurent. L’insomnie devient chronique.
👉 Lorsque le SJSR se manifeste en journée, c’est souvent après une longue période d’inactivité comme un trajet en voiture ou un travail assis.
Notez que le SJSR peut affecter la santé mentale du patient, entraînant une irritabilité, de l’anxiété et même une dépression. Dans certains cas, les personnes atteintes d’un trouble SJSR peuvent également avoir des pensées suicidaires.
Quelles sont les causes du syndrome des jambes sans repos ?
Les causes de la maladie de Willis-Ekbom sont très nombreuses. Néanmoins, les plus courantes sont :
- L’hérédité : Plus d’un tiers des patients atteints du syndrome des jambes sans repos primaire ont des antécédents familiaux de la maladie (entre 40 et 60 %). Des études ont identifié deux gènes, MEIS1 et BTBD9, qui pourraient jouer un rôle dans la susceptibilité au SJSR.
- Une carence en fer : ce dernier est essentiel à la production de dopamine (neurotransmetteur impliqué dans le contrôle des mouvements).
- Certaines maladies chroniques : l’insuffisance rénale chronique, le diabète, l’hypothyroïdie, la fibromyalgie, la sclérose en plaques et la maladie de Parkinson.
- La prise de certains médicaments : les neuroleptiques, les antidépresseurs, les antihistaminiques et le lithium.
Enfin, le stress, l’anxiété, la fatigue, le tabagisme et l’abus d’alcool ou de caféine le soir peuvent augmenter le risque de SJSR et la fréquence des crises. Notez que cette liste n’est pas exhaustive.
Peut-on guérir du syndrome des jambes sans repos (SJSR) ?
Il n’existe actuellement aucun traitement permettant de guérir complètement le syndrome des jambes sans repos. Cependant, le SJSR est une maladie traitable et avec de nombreuses options thérapeutiques afin de soulager les symptômes du patient.
Traitement médicamenteux contre le SJSR
Selon la gravité du SJSR, les médecins peuvent prescrire des médicaments pour réguler la dopamine ou pour calmer les sensations désagréables. Le médicament souvent prescrit contre les jambes sans repos est l’OXSYNIA (oxycodone et naloxone). À ce jour, il s’agit de l’un des meilleurs médicaments contre les douleurs liées au SJSR.
Remèdes naturels simples pour traiter le SJSR
Si le syndrome des jambes sans repos est léger et peu douloureux, des changements de mode de vie simples et des remèdes naturels peuvent être bénéfiques. Sont souvent cité :
- Les bains chauds ;
- La marche ;
- Les massages des membres inférieurs.
🚨 Référez-vous toujours aux indications de votre médecin ou spécialiste du sommeil comme le neurologue, pour mieux traiter votre syndrome des jambes sans repos.
Soulager le syndrome des jambes sans repos par l’alimentation
L’alimentation ne guérit pas le SJSR, mais peut améliorer les symptômes. En cas de maladie de Willis-Ekbom, il est important d’avoir une alimentation riche en magnésium, vitamine B9 (folates), calcium et potassium. Pour ce faire, les éléments à privilégier sont :
- Fruits secs et oléagineux (amandes, noix) ;
- Légumes verts (épinards, brocolis) ;
- Légumineuses et céréales complètes (pois chiches, lentilles) ;
- Poissons gras et certaines viandes ;
- Chocolat noir (avec modération) ;
- Aliments riches en tyrosine, précurseur de la dopamine (œufs, viandes, poissons, noix, amandes, avocat).
Manger de la banane le soir est également bénéfique pour le sommeil tout en apportant une dose importante de magnésium et de potassium.
Comment traiter l’impatience dans les jambes chez les enfants ?
Chez l’enfant, comme chez l’adulte, les jambes sans repos ne peuvent pas disparaitre. Néanmoins, une prise en charge rapide et au plus tôt reste l’idéal pour mettre en place une routine pour limiter les symptômes du SJSR.
Ce suivi du SJSR chez l’enfant repose sur :
- L’hygiène de vie : coucher et lever réguliers, activité physique en journée, éviction des écrans le soir…
- Le traitement d’une éventuelle carence en fer ;
- Dans les formes sévères, la prescription de médicaments antiépileptiques.
Enfin, les parents doivent s’assurer que les conseils généraux pour bien dormir sont appliqués. Cela passe de la température de la chambre aux approches complémentaires pour réduire le stress, par exemple.
Comment se prémunir du syndrome des jambes sans repos ?
Il n’existe pas de méthode miracle ni infaillible pour prévenir le syndrome des jambes sans repos. Toutefois, certaines mesures peuvent être prises pour réduire les risques de développer la maladie ou d’en atténuer les symptômes comme :
- Adopter une bonne hygiène de vie : activité physique régulière, sommeil suffisant et alimentation saine et anti-inflammatoire ;
- Favoriser une bonne circulation veineuse : douches à l’eau tiède à terminer par un rinçage à l’eau froide des jambes peuvent aider à améliorer la circulation sanguine ;
- Intégrer des massages aux huiles essentielles dans sa routine de sommeil ;
- S’étirer régulièrement ;
- Envisager des suppléments nutritionnels : fer et vitamine D ;
- Éviter les facteurs aggravants : limiter l’alcool, le café, le thé, le tabac et éviter le sport intense en fin de journée.
🚨 Cet article n’a pas été rédigé par un médecin. En complément de ces recommandations, consultez un neurologue pour obtenir un diagnostic précis et un plan de traitement personnalisé.
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