clinophilie ou clinomanie : quand rester au lit devient très problématique

La clinophilie est un trouble psychiatrique, souvent le symptôme d'une maladie psychiatrique. Plus précisément, la clinophilie signifie ne plus vouloir sortir de son lit. La personne reste donc alitée toute la journée et se coupe peu à peu de toute activité sociale. Les proches en souffrent également, car à terme, une personne clinophile s'en éloigne. Loin de la paresse et du plaisir de rester au lit, la clinophilie est à prendre très au sérieux, d'autant qu'elle peut engendrer des complications physiques.
2 Oct. 2024
Chloé
Temps de lecture : 6 minutes

🔥 L'article en bref - Qu'est-ce que la clinophilie et qui est touché ?

Le terme « clinophilie » décrit un comportement, à savoir le besoin irrépressible de rester au lit toute la journée, même sans avoir sommeil. Ce besoin peut devenir une obsession ou une addiction. La clinophilie est donc une manifestation d'un problème psychique plus profond. Ce symptôme doit alerter l'entourage, car il peut indiquer la présence d'une pathologie psychiatrique plus grave. Sachez qu'on parle aussi de clinomanie pour désigner cette envie de rester cloué au lit. Les personnes les plus à risque de clinophilie sont les :

  • Personnes souffrant de maladies psychiatriques : dépression, schizophrénie.
  • Personnes âgées, en particulier celles qui ont subi un choc comme une chute ou une hospitalisation : syndrome de glissement.
  • Femmes entre 20 et 40 ans, en raison de changements hormonaux.
  • Personnes atteintes du trouble de la personnalité passive-agressive.
  • Personnes consommatrices de stupéfiants et de toxiques (alcool, cannabis, LSD…).

Pourquoi je ne veux plus sortir du lit ? Causes de la clinophilie

Il est important de comprendre que la clinophilie n’est pas une maladie en soi, mais plutôt un symptôme révélateur d'autres problèmes de santé mentale. Si vous ou un proche ne souhaitez plus sortir du lit, les causes possibles sont :

  • La dépression : cause la plus fréquente de clinophilie.
  • La schizophrénie : notamment lors d'épisodes catatoniques.
  • L'anxiété et les phobies sociales : incitent les individus à se replier sur eux-mêmes et à rester dans un environnement rassurant comme leur lit.
  • Le syndrome de glissement : observé chez les personnes âgées, il se caractérise par une perte d'autonomie progressive suite à un événement traumatisant (hospitalisation ou chute).
  • Le burn-out : l'épuisement professionnel peut entraîner un effondrement psychique brutal et le besoin de rester au lit devient une réaction physique et psychologique à la surcharge de stress accumulée.

🚨 La clinophilie peut toucher les adolescents. Ce besoin de rester au lit peut être le signe du développement d'une maladie mentale.

Comment vaincre la clinophilie ? Traitements possibles et spécialistes

Sortir de la clinophilie demande du temps, de la patience et un engagement envers votre bien-être. Demander de l'aide et parler de ce que vous ressentez est la première démarche pour vaincre la clinophilie.

1. Trouver la cause de la clinophilie - L'importance du dialogue

La première étape est de comprendre pourquoi vous ne voulez plus sortir de votre lit. Pour vous y aider, consultez un médecin généraliste ou directement un psychiatre. Le spécialiste en psychothérapie effectuera un examen clinique et posera des questions sur vos antécédents médicaux, votre état émotionnel et vos habitudes de vie pour identifier la cause de votre clinophilie.

Surtout, soyez honnête et ouvert avec le professionnel de santé. N’hésitez pas à parler de tous les symptômes que vous ressentez, même ceux qui peuvent vous sembler anodins.

2. Traitements possibles

La thérapie est souvent recommandée pour traiter les troubles psychiatriques qui peuvent causer la clinophilie. Différentes approches existent :

  • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : identifie et modifie les pensées et les comportements négatifs.
  • Thérapie interpersonnelle (TIP) : met l’accent sur l’amélioration des relations interpersonnelles.

En fonction de votre situation, d'autres types de thérapies, comme la pleine conscience ou l’EMDR (Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires) peuvent être proposées.

3. Médicaments possibles contre la clinomanie

En complément de la thérapie, des médicaments peuvent être prescrits pour traiter la cause sous-jacente de votre clinophilie. C'est le cas des antidépresseurs pour lutter contre une dépression. Les anxiolytiques seront prescrits pour l'anxiété quand les antipsychotiques agiront contre la schizophrénie.

🚨 Assurez-vous que votre traitement est encadré par un professionnel de santé.

Comment aider un proche qui veut rester dans son lit ?

Comment aider un proche qui veut rester dans son lit ?

Si une personne de votre entourage manque d'envie et de motivation et/ou connaît des perturbations importantes de l'humeur et qu'elle ne veut plus sortir de chez elle ni de son lit, elle est peut-être clinophile. Pour l'aider, vous devez faire preuve de patience. Vous devez avant tout comprendre que la clinophilie n’est pas un choix. C'est un symptôme qui échappe au contrôle de la personne. Aussi, ne culpabilisez pas une proche clinophile.

Pour l'aider au mieux, encouragez-le à consulter un professionnel de santé. En effet, plus tôt la cause de la clinophilie est identifiée et traitée, meilleures sont les chances de guérison. Afin de simplifier les démarches pour votre proche, proposez-lui de l’accompagner à ses rendez-vous médicaux pour le soutenir.

Faites également preuve d’empathie. Offrez une oreille attentive pour que la personne se sente en confiance et puisse exprimer ses émotions et ses difficultés. Valorisez ses efforts, même minimes, pour sortir du lit et reprendre des activités.

Lorsque le goût de la vie revient peu à peu, incitez la personne à intégrer progressivement une activité physique douce à son quotidien, comme de courtes promenades. Le mouvement, même modéré, contribue à améliorer l’humeur et à lutter contre la fatigue. Accompagnez-la aussi dans la mise en place d'horaires de sommeil réguliers pour favoriser un cycle veille-sommeil stable.

🚨 Attention à ne pas vous oublier. Prenez soin de votre propre bien-être physique et émotionnel lorsque vous soutenez une personne clinophile.

Quels sont les graves risques et dangers de la clinomanie ?

Le fait de rester au lit en permanence, sans se lever, ni pour l'hygiène ni l'alimentation est très grave à long terme. Les dangers sont autant physiques que psychologiques.

Conséquences physiques

Rester couché entraîne une fonte musculaire et une perte de poids importantes. Une transformation physique qui peut aussi impacter le moral de la personne qui se sent en manque d'énergie. Cette inactivité physique et les changements de régime alimentaire peuvent conduire à une constipation sévère, voire à un fécalome (accumulation de selles dans le rectum). En parallèle, rester alité pendant de longues périodes augmente le risque de développer des escarres (plaies de la peau) et des ulcères, en particulier chez les personnes âgées ou fragiles.

Paradoxalement, rester au lit toute la journée peut aggraver la fatigue au lieu de la soulager. La clinomanie est donc plus susceptible de perturber le rythme circadien et d'entraîner des difficultés à s'endormir et des réveils fréquents.

Conséquences psychologiques

En se repliant sur eux-mêmes et en évitant tout contact extérieur, les individus atteints de clinomanie s'exposent aussi à un isolement social croissant et à une rupture des liens avec leurs proches. L'apathie et le manque de motivation qui caractérisent la clinomanie conduisent à une perte d'intérêt pour les activités autrefois plaisantes. La personne clinophile abandonne progressivement ses passions et ses projets.

Enfin, rester chez soi constamment alité, est un cercle vicieux. En effet, les symptômes dépressifs peuvent être aggravés, entraînant une dégradation de l'humeur, des pensées négatives, voire des idées noires.

Les étroites relations de la clinophilie avec d'autres troubles

La clinophilie n'est pas un trouble du sommeil comme les autres (narcolepsie, apnée du sommeil...). Il s'agit davantage d'un symptôme d'autres pathologies psychiatriques. En revanche, ne confondez pas la clinophilie avec la dysanie ou l'hypersomnie.

Différence entre la clinophilie et la dysanie

Différence entre la clinophilie et la dysanie

La dysanie est la difficulté à sortir du lit le matin. Elle se manifeste par une sensation de fatigue constante, une mauvaise humeur, une irritabilité et un besoin de retourner au lit dès qu'on en sort. La dysanie est souvent associée à des troubles du sommeil ou à des troubles affectifs, comme la dépression. Comme nous l'avons vu, la clinomanie s'apparente davantage à un besoin obsessionnel de rester au lit.

Relation entre la clinophilie et l'hypersomnie

Contrairement aux clinophiles, les personnes hypersomniaques ont un besoin irrépressible de dormir, sans parvenir à soulager cette envie. Même avec des siestes ou des phases de repos plus longues, les individus touchés par l'hypersomnie subissent une somnolence excessive, quasi permanente.

Liens entre clinophilie, dépression et schizophrénie

La dépression étant caractérisée par une tristesse persistante, une perte d'intérêt ou de plaisir, une fatigue et une faible estime de soi, l'envie, ou plutôt le besoin, de rester au lit est fort. L'individu n'ayant pas suffisamment d'énergie ou d'intérêt pour les activités quotidiennes, le lit devient un cocon.

Dans le cas de la schizophrénie, en particulier dans le cadre d'un syndrome catatonique, la clinophilie se caractérise par une diminution de l'activité motrice, une rigidité musculaire et un retrait social. Notez que les personnes atteintes de schizophrénie peuvent également ressentir des hallucinations, des délires et des troubles de la pensée.

 

Source images

  • Banque d'images Canva

Références

  • Dictionnaire de la fatigue, Chapitre "Clinophlie" de Vassilis Kapsambelis (2016) : accès
  • Des troubles neurologiques persistants dans La revue de la médecine interne (2010) : accès
  • La malveille. Hypersomnie, somnolence, clinophilie dans Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique (2004) : accès

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Chloé
Passionnée par le monde mystérieux du sommeil, je suis rédactrice web SEO pour Goodnight.life, le guide incontournable pour tous ceux qui cherchent à améliorer la qualité de leurs nuits. 💤 Grâce à ma veille permanente, je vous offre des articles approfondis sur les troubles du sommeil, les méthodes éprouvées pour un repos optimal et les innovations récentes dans le domaine. Mon credo ? La pertinence de l'article et la fiabilité des sources, le tout pour vous fournir les clés d'un sommeil réparateur. 🗝️

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