Quelle maladie donne tout le temps envie de dormir ?

Différence entre fatigue chronique et envie irrépressible de dormir

La fatigue et la somnolence sont deux notions souvent confondues. Pourtant, la fatigue se définit comme un épuisement physique ou mental qui s’accumule progressivement sur plusieurs jours voire semaines. Elle se traduit par une sensation de faiblesse, une baisse d’énergie ou des difficultés à effectuer des tâches habituelles.

La somnolence, quant à elle, exprime une envie irrépressible de dormir, une lutte constante contre le sommeil, notamment au cours de la journée. Cette somnolence diurne excessive n’est pas une simple « baisse de forme », mais un trouble qui peut compromettre la sécurité, par exemple lors de la conduite ou au travail.

Contrairement à une fatigue classique, la somnolence provoque des endormissements spontanés, souvent à répétition. La somnolence anormale dépasse ainsi la simple sensation liée au manque de sommeil et indique un dysfonctionnement des mécanismes de vigilance. Elle peut survenir même après une nuit complète, révélant un sommeil de mauvaise qualité.

Synthèse :

Les maladies du sommeil responsables d’une envie de dormir en permanence

Apnée du sommeil : des risques de somnolence sévère

L’apnée du sommeil sévère est une des principales causes de somnolence diurne. Ce trouble se caractérise par des pauses respiratoires fréquentes durant la nuit, interrompant le sommeil profond. Les patients ronflent souvent fortement, parfois au point de produire des micro-réveils répétitifs. Ces interruptions fragilisent le cycle naturel du sommeil, empêchant une récupération optimale.

Les personnes avec apnée du sommeil peuvent dormir plus de 7 à 8 heures, mais le sommeil n’est pas réparateur. Le résultat est une fatigue chronique intense et une somnolence diurne sévère, avec de nombreux risques d’accidents, notamment routiers.

Insomnie chronique, stress et anxiété

L’insomnie chronique est une autre cause majeure de somnolence même si elle exprime à l’inverse une difficulté à trouver le sommeil ou à le maintenir. Le sommeil fragmenté et écourté conduit à une fatigue accumulée. Le stress permanent et l’anxiété prolongée affectent la qualité du sommeil, créant un cercle vicieux où le corps ne récupère plus correctement.

On observe fréquemment chez ces patients une fatigue nerveuse à cause de l'insomnie, une baisse de vigilance, une sensation de somnolence non maîtrisée en journée, freinée uniquement temporairement par la caféine ou les siestes. La dépression peut aussi s’associer à ces troubles, amplifiant la somnolence diurne et diminuant la qualité de vie.

Syndrome des jambes sans repos et perturbation du sommeil réparateur

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) se manifeste par des sensations désagréables dans les membres inférieurs, principalement le soir ou la nuit, qui entraînent un besoin impérieux de bouger. On parle d'impatience dans les jambes. Ce phénomène perturbe le début du sommeil et provoque des éveils fréquents.

Narcolepsie et hypersomnie idiopathique

Moins fréquentes, mais particulièrement invalidantes, la maladie narcolepsie et l’hypersomnie idiopathique appartiennent à la catégorie des hypersomnies centrales. La narcolepsie se caractérise par une somnolence diurne intense avec des accès de sommeil imprévisibles, parfois accompagnés de cataplexie (perte soudaine de tonus musculaire). Ces patients ont du mal à contrôler leur endormissement, y compris dans des situations dangereuses. L’hypersomnie idiopathique présente aussi une fatigue excessive malgré un sommeil nocturne apparemment correct.

Maladies métaboliques, infectieuses et carences favorisant une somnolence constante

Hypothyroïdie, diabète et autres troubles endocrinien

L’hypothyroïdie est une cause fréquente de fatigue et de somnolence inexpliquée. Elle ralentit le métabolisme général, provoquant une réduction de la vigilance, un ralentissement psychomoteur et un besoin accru de sommeil.

Le diabète perturbe l’équilibre glycémique et peut être responsable de fluctuations d’énergie, notamment en cas d’hypoglycémie. Ces variations entraînent une fatigue importante et une somnolence diurne, notamment chez les patients mal équilibrés. Plusieurs liens ont d'ailleurs été établis entre le diabète et le sommeil.

Infections chroniques (mononucléose, VIH)

Certaines infections, comme la mononucléose infectieuse ou l’infection par le VIH, peuvent entraîner un état de fatigue prolongé et une somnolence persistante. La mononucléose provoque une inflammation généralisée, souvent accompagnée d’une faiblesse extrême durant plusieurs semaines.

Dans le cas du VIH, la fatigue peut perdurer en raison du virus lui-même ainsi que des infections opportunistes qui s’y associent. Ces symptômes doivent alerter sur la nécessité d’un bilan approfondi pour que le traitement soit initié rapidement.

Anémie ferriprive et carence en vitamine D

L’anémie ferriprive, liée à une carence en fer, réduit la capacité du sang à transporter l’oxygène, ce qui provoque fatigue et somnolence. En plus d’un teint pâle et de sensations de faiblesse, ces patients rapportent souvent des difficultés à rester éveillés. La carence en vitamine D, courante en France, joue aussi un rôle important. Elle impacte la régulation de l’humeur et la qualité du sommeil, conduisant à une fatigue chronique souvent sous-estimée.

Fibromyalgie, maladie de Lyme et maladies auto-immunes

La fibromyalgie provoque des douleurs musculo-squelettiques chroniques, qui interfèrent avec le sommeil réparateur. La conséquence est une fatigue souvent sévère et une somnolence diurne accrue. De même, la maladie de Lyme peut entraîner un état de fatigue post-infectieuse prolongé, difficile à préciser.

Autres causes médicales et situations à risque de somnolence anormale

Effets secondaires médicamenteux

Certains médicaments, notamment les sédatifs, antidépresseurs ou antihistaminiques, entraînent comme effet secondaire une somnolence excessive. Les substances comme l’alcool ou le cannabis accentuent ces troubles, en perturbant les cycles naturels du sommeil.

Maladies neurologiques, cancers, obésité

Les pathologies neurologiques comme la maladie de Parkinson ou Alzheimer s’accompagnent souvent de troubles du sommeil et d’un épuisement constant. Les cancers, surtout avancés, provoquent fatigue et somnolence par l’effet de la maladie elle-même et des traitements, notamment la chimiothérapie.

L’obésité constitue aussi un facteur aggravant : en perturbant la respiration nocturne (risque d’apnée) et en induisant une inflammation chronique, elle majorera la somnolence diurne. Par ailleurs, certains syndromes de fatigue chronique sont difficiles à diagnostiquer, mais doivent être pris en considération face à des symptômes persistants.