Qu'englobent exactement ces deux termes ? Aussi, quelle est la distinction entre ces deux conditions qui, chacune, peuvent perturber vos nuits de sommeil ? Si l'apnée du sommeil est bien connue, qu'en est-il de l'hypopnée du sommeil ?
Apnées et hypopnées du sommeil, de quoi s'agit-il ?
Le syndrome d'apnées hypopnées du sommeil (SAHS) est un trouble respiratoire nocturne qui se manifeste par des événements respiratoires indésirables. Ces derniers se caractérisent par une diminution partielle du débit de passage de l'air (hypopnée) ou une interruption complète (apnée) pendant au moins 10 secondes pendant le sommeil.
Il s'agit d'un phénomène incontrôlable pour le patient, même s'il se produit à de multiples reprises pendant la nuit. Certains patients peuvent être confrontés à des dizaines, voire des centaines d'épisodes d'apnée durant une seule nuit.
Qui est concerné par ce syndrome ?
D’après les chiffres communiqués par l’INSERM, on observe une augmentation presque linéaire de l'incidence du syndrome d'apnées – hypopnées du sommeil en fonction de l'âge chez les personnes adultes. En effet, environ 7,9 % des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7 % des personnes âgées de 45 à 64 ans et 30,5 % des personnes de plus de 65 ans seraient affectées par ce syndrome.
Les apnées surviennent lorsque la langue et les muscles de la gorge se relâchent. Cela entraîne un rétrécissement du passage de l'air pendant la respiration. Les personnes âgées sont particulièrement sujettes à ce relâchement musculaire, car leurs muscles sont moins toniques. Les personnes obèses sont également plus susceptibles de souffrir d'apnée du sommeil à cause l'excès de graisse autour du cou qui réduit le diamètre des voies respiratoires.
Apnées et hypopnées, quelle est la différence ?
L'hypopnée du sommeil est classée dans la catégorie des apnées du sommeil, bien que sa définition soit moins précise que celle de l'apnée du sommeil.
L'apnée obstructive du sommeil se caractérise par des pauses respiratoires complètes au cours du sommeil. Cette obstruction se produit au niveau des voies respiratoires supérieures, notamment le larynx, le nez, la langue et le pharynx. En conséquence, la personne tente de respirer, mais l'air ne circule pas, car les voies respiratoires sont obstruées. Cela entraîne une brève privation d'oxygène qui peut engendrer des complications à court, moyen et long terme lorsqu'elle se répète.
L'hypopnée du sommeil est souvent confondue avec l'apnée du sommeil. Cependant, elle se distingue par une obstruction partielle des voies aériennes et une diminution du flux respiratoire plutôt que par un arrêt complet. On estime que l'amplitude respiratoire baisse de 10 à 50 % environ, ce qui entraîne une baisse d'environ 3 à 4 % du taux d'oxygène dans le sang.
Quels sont les facteurs de risque de l'apnée - hypopnée du sommeil ?
L’âge, le surpoids et l'obésité sont les premiers facteurs de risque de l’apnée - hypopnée du sommeil. Les patients présentant des anomalies anatomiques (mâchoire, langue, palais, cou…) ou atteints d’une pathologie cardiaque, cérébrale ou endocrinienne (hypothyroïdie, insuffisance cardiaque, lésions cérébrales…) peuvent également développer une hypopnée du sommeil.
Quels sont les symptômes de l’hypopnée du sommeil ?
Les symptômes de l’hypopnée sont quasiment identiques à ceux de l’apnée respiratoire. Les plus fréquents remarqués chez les patients atteints de ce syndrome sont :
- Des ronflements sonores souvent rapportés par l'entourage ;
- Des réveils fréquents au cours de la nuit (et donc un sommeil non réparateur) ;
- Une transpiration importante et des sueurs nocturnes ;
- De la fatigue au réveil et pendant la journée ;
- Des maux de tête et de l’irritabilité ;
- Une sensation d'étouffement dès le réveil.
Dans certains cas, ce trouble du sommeil peut être l'élément déclencheur d'une somnolence diurne excessive. Cette dernière se manifeste par un besoin irrépressible de s'endormir à tout moment de la journée. La personne concernée se sent constamment mal réveillée et a des difficultés de concentration et de réflexion. De plus, elle éprouve des épisodes d'endormissement pouvant survenir à plusieurs reprises tout au long de la journée.
Note : Si vous pensez être atteint d’une hypopnée du sommeil, consultez votre médecin traitant dès maintenant. Dans tous les cas, les symptômes de fatigue inexpliquée et les réveils nocturnes nécessitent un avis médical. En effet, ces troubles peuvent être liés à une autre pathologie.
Comment se diagnostique un syndrome d'hypopnée du sommeil ?
Dans le cas où votre médecin suspecte l’hypopnée ou l'apnée du sommeil, il vous redirigera vers un médecin spécialiste pour réaliser un enregistrement de votre sommeil. Il s'agit du seul moyen permettant de diagnostiquer ce type de pathologie. Aussi, en première intention, une polygraphie vous sera prescrite. Cet examen se réalise à domicile. Il permet de dépister les troubles respiratoires du sommeil et de calculer un indicateur appelé IAH (Indice d’Apnée Hypopnée). Ce dernier sert à déterminer la gravité du SAHOS ou Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil.
Toutefois, il peut arriver que les résultats de la polygraphie ne soient pas concluants. Dans ce cas, vous devrez vous rendre dans un centre spécifique ou à l’hôpital. Vous serez amené à passer une polysomnographie, afin que les médecins puissent étudier votre sommeil en profondeur. En général, l’examen dure toute la nuit et permet aux médecins d’analyser vos cycles de sommeil. En fonction des résultats, ces derniers seront en mesure de déterminer si vos cycles se déroulent normalement ou sont interrompus par l’hypopnée du sommeil.
Quels sont les traitements pour l’hypopnée du sommeil ?
Si les examens permettent de déceler une hypopnée du sommeil, un traitement de référence vous sera prescrit. Généralement, le traitement du syndrome dépend des résultats de la polygraphie, des données de l’examen clinique, de vos antécédents et de votre situation de santé.
La HAS (Haute autorité de santé) recommande de traiter les patients dont le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil est modéré ou sévère, c'est-à-dire avec un IAH qui dépasse 15. En effet, une prise en charge du syndrome est nécessaire lorsque celui-ci nuit à la qualité de vie. Sur le long terme, il favorise la survenue d'un accident vasculaire cérébral, d'une hypertension artérielle, de troubles du rythme cardiaque ou encore d'une maladie coronarienne.
Le traitement du SAHOS est principalement représenté par la PPC (ventilation nocturne par Pression Positive Continue), un appareil à utiliser pendant le sommeil pour envoyer de l'air dans les voies respiratoires avec une légère surpression. L'OAM (Orthèse d’Avancée Mandibulaire) est un autre traitement qui consiste à porter un appareil toute la nuit pour pousser la mâchoire inférieure en avant et empêche la langue de se replier et de bloquer la voie aérienne. En cas d'échec, le traitement chirurgical peut être envisagé. Il est toutefois réservé à des cas particuliers, associés à des anomalies anatomiques de la sphère ORL ou maxillofaciale.
Comment prévenir l’hypopnée du sommeil naturellement ?
Si vous êtes sujet à des ronflements et pensez faire de l’hypopnée du sommeil, suivez ces quelques conseils pour améliorer la qualité de votre sommeil naturellement.
Éviter de dormir sur le dos
Bien qu'elle soit considérée comme la position idéale pour dormir, la position dorsale n'est pas recommandée en cas d'apnée ou d'hypopnée du sommeil. Dormir sur le dos rétrécit les voies respiratoires, car cette position attire la langue et le voile du palais vers le bas.
Le fait de dormir sur le côté peut être bénéfique pour réduire les épisodes d'apnée du sommeil. Il existe notamment des pyjamas spécialement conçus. Ces derniers sont dotés d'une balle cousue dans le dos, qui empêche de se retrouver sur le dos durant le sommeil.
Utiliser un oreiller entre les genoux
Pour améliorer la qualité de votre sommeil, placez un oreiller entre les genoux. En dormant sur le côté, l'oreiller va permettre à vos voies respiratoires d'être moins obstruées et donc de limiter les pauses respiratoires pendant le sommeil.
Cette astuce aidera également à garder votre colonne vertébrale alignée, ce qui réduira les douleurs physiques et les risques d'apnée du sommeil.
Avoir une activité physique régulière
La pratique d'une activité physique régulière peut aider à prévenir les troubles du sommeil. En favorisant le bien-être et créant de la "bonne fatigue", l'effort physique améliore la qualité du sommeil.
Sachant que l'hypopnée du sommeil touche le plus souvent les personnes en situation de surpoids, une activité physique régulière favorise la perte de poids et maintien de poids de forme.
Manger léger le soir
Pour améliorer la qualité de sommeil, il est préférable de dîner tôt et léger. Préparez-vous, par exemple, des salades de pâtes et de crudités légères, accompagnées d'un produit laitier et d'un fruit.
Les aliments gras et les repas copieux sont à éviter le plus possible. Ils provoquent une digestion difficile et augmentent la température corporelle, qui est nuisible à l'endormissement.
N'oubliez pas que perdre du poids peut grandement influer sur la capacité à respirer. Rapprochez-vous donc de votre médecin et essayez de faire un régime équilibré pour améliorer votre qualité de vie.
Eviter les somnifères et les produits excitants
Bien qu'ils soient efficaces pour mieux dormir, les somnifères sont nocifs. En effet, ils favorisent le relâchement musculaire et de la langue pendant le sommeil. Les produits excitants (café, tabac, alcool, boissons énergisantes), quant à eux, favorisent un sommeil agité et peuvent perturber l'endormissement.
Préférez les infusions aux plantes apaisantes pour relaxer et préparer votre organisme au sommeil ! La camomille, par exemple, est une plante idéale pour apaiser les tensions, réduire les réveils nocturnes et ainsi, retrouver un sommeil plus réparateur.
Note : Dans certains cas, ces conseils aident à diminuer, voire de régler le problème. Néanmoins, si vos symptômes ne s’atténuent pas malgré vos efforts, consultez dès que possible un professionnel de santé.
- Banque d'images Canva