Selon le centre d’investigation et de recherche sur le sommeil du CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois) et l’INSERM, plus d'un français sur trois dort mal, 37 % environ. Ces études révèlent également que 10 % des adultes sujets aux insomnies prendraient des solutions médicamenteuses (somnifères, Seresta, Xanax…) pour traiter leurs troubles du sommeil. Ce n’est pas pour autant la meilleure solution. Vous parviendrez à traiter plus efficacement vos insomnies en mettant le doigt sur la bonne pathologie. Il existe effectivement différents types d’insomnie à connaitre.
L’insomnie aiguë, la forme « occasionnelle » de l’insomnie
Insomnie aiguë et insomnie occasionnelle correspondent à la même forme d’insomnie : ce sont seulement deux appellations différentes. Aussi, l’insomnie occasionnelle ou aiguë est celle qui survient à la suite d’un événement stressant ou difficile, comme un deuil, une perte d’emploi ou une situation familiale. Elle dure environ 3 mois (ou moins pour les formes légères) et disparaît généralement lorsque le facteur déclenchant est résolu ou atténué.
Conseil : Si vous souffrez (ou pensez souffrir) d’insomnie aiguë, tournez-nous vers des solutions non médicamenteuses pour atténuer le stress et les angoisses. Vous pouvez alors opter pour des médecines alternatives comme l’hypnose, les techniques de relaxation, l’aromathérapie, l’art de soulager l’anxiété par les plantes (huiles essentielles, par exemple) ou encore la thérapie cognitivo-comportementale.
Si l'insomnie aiguë ne s’atténue pas et s’installe dans le temps, elle devient chronique.
L’insomnie chronique, le type d’insomnie qui dure
L’insomnie chronique est effectivement la forme d’insomnie qui persiste au-delà de trois mois et survient au moins trois fois par semaine. Cette dernière peut être liée à d’autres maladies médicales, psychiatriques ou neurologiques, ou à des facteurs environnementaux, physiques ou comportementaux.
L’insomnie chronique se manifeste par une insatisfaction persistante de la quantité ou de la qualité du sommeil. La personne a du mal à s’endormir, se réveille souvent la nuit ou trop tôt le matin et se sent fatiguée ou irritable pendant la journée. Il existe différents types d’insomnie chronique selon les caractéristiques du sommeil et les facteurs impliqués :
- L’insomnie psychophysiologique
- L’insomnie paradoxale
- L’insomnie idiopathique
Bien que ces formes d’insomnies constituent une branche de l’insomnie chronique, elles sont reconnues comme à part entière par les spécialistes du sommeil.
L’insomnie psychophysiologique, la peur de ne pas dormir
L’insomnie psychophysiologique se caractérise par une peur excessive de ne pas réussir à dormir. La personne souffre tellement de son manque de sommeil qu’elle développe une angoisse au moment du coucher. Elle associe alors le sommeil à un échec et à une frustration. Des exigences de performance pour le sommeil apparaissent (vouloir s’endormir à une heure précise ou dormir un nombre d’heures suffisant) : la personne se retrouve alors dans un conditionnement négatif pouvant la bloquer. Cette insomnie s’auto-entretient et nécessite des traitements cognitifs et comportementaux pour la surmonter.
L’insomnie idiopathique, une forme d’insomnie rare
L’insomnie idiopathique est un trouble du sommeil rare qui correspond à une difficulté constante à obtenir une quantité et une qualité de sommeil suffisantes pour se sentir reposé et en forme. Cette difficulté ne dépend pas du niveau de stress ou de l’environnement de la personne.
Selon la Haute Autorité de Santé, l’insomnie idiopathique débuterait dans l’enfance et serait liée à un dysfonctionnement du système nerveux central qui régule le cycle veille-sommeil. Cependant, les mécanismes physiopathologiques exacts de cette insomnie restent mal connus et il n’existe pas de traitement spécifique. Il s’agit donc d’une hypothèse basée sur les observations cliniques et les examens polysomnographiques des patients.
Important : Les insomnies chez l’enfant sont également courantes et les facteurs, comme chez l'adulte, sont multiples. Vous limiterez le risque d’insomnie de votre enfant en mettant en place une routine de sommeil pour lui apprendre « à bien dormir ».
L’agnosie du sommeil ou la perception de mal dormir
Certaines personnes sont persuadées de ne pas dormir suffisamment et de faire des insomnies à répétition. En réalité, leur sommeil est tout ce qu’il y a de plus normal.
Ces personnes font ce que l’on appelle de l’agnosie du sommeil, aussi connue sous le nom d’insomnie paradoxale. Il s’agit d’une difficulté à percevoir la qualité de son sommeil, qui n’est pas liée à une simulation. Des examens spécifiques, comme la polysomnographie, peuvent montrer que ces personnes ont un sommeil satisfaisant. Il s’agit donc d’une fausse insomnie.
Conseil : Si vous pensez mal dormir chaque nuit, mesurez votre sommeil. Avec les objets connectés, à l’instar des montres et des matelas connectés, vous aurez un compte-rendu détaillé du déroulement de vos nuits (cycles et rythmes du sommeil, mouvements du corps au cours de la nuit…).
Parce que l’agnosie du sommeil peut se révéler stressante pour les personnes qui pensent mal dormir, il est important d’en avoir conscience pour la prendre en main rapidement.
L’insomnie médicale, une forme de l’insomnie secondaire
Certaines insomnies sont causées par des problèmes de santé qui perturbent le sommeil. Par exemple, l’asthme, le reflux gastro-œsophagien ou l’hyperthyroïdie peuvent provoquer des réveils nocturnes ou des difficultés à s’endormir. Ces insomnies sont dites secondaires, car elles dépendent d’une maladie sous-jacente. Pour les traiter, il faut d’abord soigner la cause médicale qui les provoque.
L’insomnie d’hygiène du sommeil
Certaines habitudes de vie peuvent être néfastes pour le sommeil et provoquer des insomnies :
- La prise de stimulants (café, thé, tabac, alcool...)
- La prise de médicaments et de drogues
- Dîner trop copieux
- Activité sportive trop tard dans la journée
- Jeux vidéo ou écrans avant le coucher
- Rythme de vie irrégulier
Ces comportements augmentent le niveau d’activation du corps et de l’esprit et rendent plus difficile l’endormissement ou le maintien du sommeil. Ils peuvent aussi altérer la qualité du sommeil et entraîner une fatigue ou une irritabilité le lendemain.
Pour éviter ces insomnies liées à une mauvaise hygiène de vie et de sommeil, il faut adopter des comportements et un environnement favorables au sommeil. Par exemple, aérer sa chambre, respecter des horaires de coucher réguliers, limiter les siestes, éviter les écrans le soir ou se relaxer avant de dormir, en écoutant la musique par exemple.
L’insomnie fatale, la forme la plus dangereuse de l’insomnie
Alors qu’elle commence par perturber le sommeil, l’insomnie fatale détériore peu à peu les fonctions cognitives et de coordinations de l’individu. Cette forme d’insomnie est dite fatale, car la personne décède généralement entre quelques mois et quelques années après les premiers symptômes. Ces derniers diffèrent selon le type de l’insomnie fatale :
- Insomnie fatale familiale : forme héréditaire, elle rend le sommeil quasiment impossible ponctué de nombreux mouvements, de rigidités musculaires ou encore de spasmes.
- Insomnie fatale sporadique : cette forme survient sans raison héréditaire, entraînant une dégradation rapide des fonctions mentales.
Soyez rassuré, l’insomnie fatale est une maladie très rare.
Vous l'aurez donc compris, les causes de l'insomnie sont très nombreuses et dépendent de différents facteurs. Si une mauvaise hygiène de vie associée à une mauvaise routine de sommeil comptent parmi les causes les plus fréquentes, l'hérédité peut également entraîner des troubles du sommeil et les insomnies chroniques. Dans ce cas, le meilleur traitement de l'insomnie sera celui prescrit par votre médecin.
Vous pouvez néanmoins prendre en main vos insomnies dès à présent. En effet, de nombreux conseils pour bien dormir existent. Essayez de suivre ceux qui vous semblent atteignables dans un premier temps, puis tentez de vous dépasser.
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- Assurance maladie (Ameli) : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/insomnie-adulte/definition-facteurs-favorisants
- Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) : https://www.chuv.ch/fr/sommeil/cirs-home/patients-et-familles/les-troubles-du-sommeil/linsomnie
- Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) : https://www.inserm.fr/dossier/insomnie/
- Haute autorité de santé (HAS) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/rpc_sftg_insomnie_-_recommandations.pdf
- Fondation du sommeil : https://fondationsommeil.com/les-differents-types-dinsomnie/