La polygraphie respiratoire, ou polygraphie ventilatoire nocturne, est l'examen qui permet d’enregistrer la respiration d'une personne lorsqu'elle dort. Précise, elle est couramment utilisée pour diagnostiquer le syndrome d’apnées du sommeil. Dans le cas précis de l’apnée et de l’hypopnée, la polygraphie est le seul moyen fiable de poser un diagnostic.
Qu'est-ce que l'examen de polygraphie ventilatoire nocturne ?
La polygraphie ventilatoire nocturne est un examen qui permet de détecter les troubles respiratoires du sommeil, notamment le syndrome d'apnée obstructive du sommeil (SAOS).
🔎 Qu'est-ce que le SAOS ?
Ce syndrome se manifeste par des pauses respiratoires de plus de 10 secondes, répétées plus de 5 fois par heure de sommeil. Ces pauses sont dues à un relâchement des muscles de la gorge, qui obstruent les voies aériennes supérieures.
La polygraphie respiratoire se distingue de la polysomnographie, qui est un examen plus complet et plus complexe, réalisé dans un centre du sommeil. Contrairement à la polysomnographie, la méthode d'enregistrement de la respiration permise par la polygraphie offre une vision spécifique des mouvements thoraciques et abdominaux pendant le sommeil. Cela permet une évaluation précise des troubles respiratoires nocturnes, avec un accent particulier sur la détection de l'apnée du sommeil.
Ces données sont ensuite analysées par un médecin spécialiste du sommeil, qui établit un diagnostic et un indice de sévérité du SAOS. Cet indice, appelé index d'apnées-hypopnées (IAH), correspond au nombre moyen d'événements respiratoires (apnées ou hypopnées) par heure de sommeil.
Comment se déroule la polygraphie du sommeil ?
La polygraphie du sommeil dure environ 8 heures, mais il faut prévoir une heure supplémentaire pour l'installation et le retrait des capteurs. Cet examen simple offre néanmoins une alternative pratique à la polysomnographie.
1. Prise en charge et installation du matériel
Cette polysomnographie simplifiée est un examen ambulatoire. Autrement dit, le patient dort chez lui avec un appareillage léger et portable, sauf indication contraire du médecin.
Le patient doit tout d'abord se rendre dans un centre du sommeil ou dans une pharmacie pour récupérer l'appareil de polygraphie et les consignes d'utilisation. Il doit ensuite installer l'appareil chez lui, selon les instructions fournies.
Puis, au moment du coucher et au réveil, le dormeur remplit un agenda de sommeil. Dedans, il doit renseigner ses heures de coucher et de lever, sa qualité de sommeil, la prise de médicaments s'il est concerné...
2. Des capteurs pour mesurer les mouvements respiratoires du patient
Au cours de la polygraphie, le patient est équipé de capteurs stratégiquement positionnés sur le visage, le cuir chevelu, la poitrine, les bras et les jambes. Par une mesure précise de l'activité cardiaque, de l'activité cérébrale, du mouvement des yeux et de l'activité musculaire, ces électrodes reliées à un boîtier garantissent un enregistrement des paramètres de la respiration au cours du sommeil, tels que :
- Le flux aérien, mesuré par des lunettes nasales ;
- Les efforts respiratoires, mesurés par une ceinture thoracique et une abdominale ;
- La saturation en oxygène du sang (oxymétrie), mesurée par un capteur au doigt ;
- La fréquence cardiaque, mesurée par un électrocardiogramme ;
La position du corps et les mouvements au cours de la nuit sont aussi mesurés.
3. Bonnes pratiques avant sa polygraphie
Retenez que la polygraphie du sommeil est un examen indolore et non invasif. Aussi, il suffit de respecter quelques consignes simples, comme éviter de :
- Boire de l'alcool ou de prendre des somnifères le soir de l'examen ;
- Fumer ou de consommer de la caféine avant de se coucher ;
- Faire du sport ou de prendre une douche chaude avant de dormir ;
- Porter des bijoux, du maquillage ou du vernis à ongles ;
- Dormir sur le ventre ou sur le côté, pour ne pas gêner les capteurs ;
- Faire la sieste le jour de l'examen ;
Par ailleurs, il est recommandé de réaliser cet examen dans un environnement calme et confortable et de respecter son rythme de sommeil habituel. Cela garantira des résultats représentatifs avant de poser le diagnostic.
Comment obtenir une polygraphie respiratoire ?
La polygraphie respiratoire est un examen qui nécessite une prescription médicale. Il faut donc consulter un médecin, qui évaluera la nécessité de réaliser cet examen en fonction de vos symptômes (ronflement, somnolence diurne excessive...), de vos antécédents, de vos facteurs de risque...
💡 Le professionnel peut être votre médecin traitant, un médecin spécialiste (pneumologue, cardiologue, neurologue...) ou un médecin du sommeil.
La polygraphie respiratoire est un examen pris en charge par l'Assurance Maladie, à hauteur de 70 % du tarif conventionnel, soit environ 50 euros. Le reste à charge peut être remboursé par votre mutuelle, selon votre contrat. Aussi, il n'y a aucuns frais supplémentaires pour la location de l'appareil.
La polygraphie diagnostique une apnée du sommeil, vers quels traitements me tourner ?
Si le bilan polygraphique diagnostique un syndrome d'apnées du sommeil, discutez des traitements possibles avec votre médecin du sommeil. Au vu de la sévérité de votre SAOS, de vos préférences, de vos antécédents et de vos éventuelles contre-indications, ce dernier vous proposera la meilleure solution parmi :
- L'appareil à pression positive continue (PPC) :
- L'orthèse d'avancée mandibulaire (OAM) ;
- La chirurgie, pour une ablation des amygdales.
Par la suite, un suivi régulier est souvent nécessaire pour ajuster les interventions en fonction de l'évolution de la situation du patient. Une nouvelle polygraphie peut même être prescrite afin de vérifier l'efficacité d'un traitement.
- Banque d'images Canva