🔥 L'article en bref - Antidépresseurs et apnée du sommeil : une double problématique
La prise d'antidépresseurs peut-elle vraiment causer ou aggraver l’apnée du sommeil ? La réponse est oui, pour plusieurs raisons :
- Effets dépresseurs sur les centres respiratoires : Certains antidépresseurs agissent en déprimant les centres nerveux responsables de la respiration dans le tronc cérébral, causant parfois une apnée centrale du sommeil (ACS).
- Prise de poids : L’un des effets secondaires des antidépresseurs est la prise de poids, un facteur aggravant pour l’apnée obstructive du sommeil (SAHOS), en particulier lorsque les tissus du cou exercent une pression sur les voies respiratoires pendant le sommeil.
Prendre des antidépresseurs pour espérer soigner l'apnée du sommeil n'est pas une solution viable. Des avancées sont tout de même prometteuses avec la réboxétine.
Le rôle des benzodiazépines et des autres médicaments sédatifs dans l'aggravation du syndrome d'apnée du sommeil
🚨 L'association d'antidépresseurs avec d'autres médicaments sédatifs peut augmenter le risque de dépression respiratoire et d'apnées centrales.
Les benzodiazépines, bien qu’efficaces pour traiter l’anxiété et les troubles du sommeil, présentent un risque élevé d’aggraver le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) et l’apnée centrale du sommeil (ACS). Ces médicaments, en induisant une relaxation excessive des muscles de la gorge, peuvent causer une obstruction des voies respiratoires, augmentant ainsi la fréquence et la gravité des épisodes d’apnée.
Benzodiazépines spécifiques et leur impact sur l’apnée du sommeil
Certaines benzodiazépines, comme le Xanax (alprazolam) prescrit généralement en doses de 0,25 mg à 0,5 mg, et le Lexomil (bromazépam), sont particulièrement connues pour leur effet dépresseur sur le système nerveux central. Ces médicaments induisent un relâchement musculaire qui, chez les personnes vulnérables, peut aggraver l’apnée obstructive du sommeil en favorisant l’affaissement des voies respiratoires supérieures. Outre l’aggravation de l’apnée pendant la nuit, ces substances entraînent souvent une somnolence diurne excessive, un effet secondaire qui altère la qualité de vie et peut augmenter les risques d’accidents et de baisse de vigilance.
Autres sédatifs et leur rôle dans l’apnée du sommeil
D'autres classes de médicaments sédatifs, comme les neuroleptiques et les opioïdes, partagent ces effets aggravants sur l’apnée du sommeil. Les opioïdes (la morphine, le fentanyl...), utilisés pour le soulagement de la douleur, et les neuroleptiques (clozapine, olanzapine...), employés dans le traitement des troubles psychiatriques, peuvent également inhiber les centres respiratoires du tronc cérébral. Cela augmente le risque d'apnée centrale du sommeil (ACS). En déprimant les signaux nerveux nécessaires au maintien de la respiration, ces médicaments créent un environnement propice à l’apparition d’apnées obstructives du sommeil.
Réboxétine : une exception prometteuse dans le traitement de l’apnée du sommeil
Alors que la majorité des antidépresseurs tendent à aggraver les symptômes de l’apnée du sommeil, la réboxétine se distingue en offrant une piste thérapeutique prometteuse pour le traitement du syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). Contrairement aux effets de relaxation musculaire de nombreux sédatifs, la réboxétine agit en augmentant le tonus des muscles du pharynx, facilitant ainsi le passage de l’air pendant le sommeil.
Mécanisme d’action de la réboxétine dans le SAHOS
Des études récentes publiées dans le Journal of Clinical Sleep Medicine ont révélé que la réboxétine pouvait réduire de manière significative le nombre d’épisodes d’apnée par heure, diminuant ainsi la sévérité du SAHOS. Dans certains cas, les patients ont montré une réduction de plus de 30 % des événements d’apnée et une amélioration notable de l'oxygène dans le sang la nuit.
Des études encourageantes, mais des recherches supplémentaires nécessaires
Les premières études sur la réboxétine, bien qu’encourageantes, sont encore limitées en nombre et en durée. Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires pour confirmer son efficacité à long terme et son innocuité dans le traitement de l’apnée du sommeil. Ces résultats suggèrent que la réboxétine pourrait constituer une alternative viable pour les patients pour qui les traitements conventionnels, comme la pression positive continue (PPC), sont mal tolérés.
Tolérance et profil de sécurité de la réboxétine
La réboxétine présente un profil de tolérance relativement favorable par rapport à d’autres antidépresseurs, en particulier pour les patients souffrant d’apnée du sommeil. Contrairement aux benzodiazépines et à d’autres sédatifs qui induisent une somnolence et un relâchement musculaire importants, la réboxétine ne semble pas affecter la vigilance diurne de manière significative, ce qui est un avantage notable pour la qualité de vie des patients. Toutefois, certains effets secondaires, comme une légère augmentation de la pression artérielle et des palpitations, ont été signalés et nécessitent une surveillance, notamment chez les patients présentant des antécédents de problèmes cardiaques.
Quelles sont les alternatives aux antidépresseurs et benzodiazépines pour les personnes souffrant d’apnée du sommeil ?
Pour les personnes souffrant d’apnée du sommeil, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé pour évaluer les alternatives aux benzodiazépines Seresta et aux antidépresseurs à risque. Parmi ces alternatives :
- Thérapies cognitivo-comportementales pour gérer l’anxiété et l’insomnie.
- Mesures hygiéno-diététiques : perte de poids, arrêt du tabac, réduction de la consommation d’alcool...
- Dispositifs médicaux : Les propulseurs mandibulaires et la pression positive continue (PPC) peuvent aider à maintenir les voies respiratoires ouvertes pendant le sommeil.
En cas d'apnée du sommeil légère, plusieurs solutions douces existent également. C'est le cas du yoga pour l'apnée du sommeil et des exercices de rééducation linguale pour muscler sa langue et soigner l'apnée du sommeil légère.
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- Infographies - Goodnight.life
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- Adiposité, hypoxie et apnées du sommeil : de l’obésité au syndrome métabolique (2015) : étude
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